Spectacle par intermittence

Spectacle par intermittence par des intermittents du spectacle.

Dans ma commune, c'était la fête des artistes du spectacle cette fin de semaine. Ca s'appelait les fanfaronnades moisséennes et c'était organisé dans la foulée de la fête de la musique, principalement dans les jardins de la mairie. Ca a commencé samedi soir avec la compagnie Luna Typic qui proposait, de nuit (de 23 heures à minuit) un spectacle à base de jeux avec le feu intitulé "Rituel de la Fée Incantadès". Une tribu d'êtres féériques se réunit pour célébrer le rituel du feu et faire apparaitre la fée Incantadès. Autour d'un décor qui nous a partiellement échappé tout de même, étant donné la nécessaire neutralisation de l'éclairage public pour apprécier le spectacle, on a assisté à des danses mêlées de jongleries, d'acrobaties et de pyrotechnie menée par des créatures parfois montées sur échasses. C'est dans une pluie d'étincelles que la fée Incantadès apparait à la fin du spectacle.

Le lendemain, nous avons regagné les lieux de fêtes où nous attendait, premiers artistes, la police municipale.

Barrée pour les voitures uniquement, bien sûr.

Tout de suite des notes de piano nous accueillent. Il s'agit de Macadam Piano de la compagnie Pomme d'Or.

Un piano à roulettes et à queue sorti d'un poème de Prévert, d'un livre de Boris Vian ou d'un tableau de Magritte. Etonnant, amusant, le pianiste à cordes et à moteur improvise au gré des rues, des rencontres, des sourires pour le plaisir des grands et des petits.

Sous ses doigts : Mozart, Django, Trenet, Shubert ... joli programme ! Un peu plus loin, revoilà nos amis d'hier soir, la compagnie Luna Typic, mais cette fois-ci en plein jour, sans les feux et avec de splendides costumes.

Ces lucioles de la lune, curieux et beaux, apparaissent en silence aux humains étonnés. Leur taille varie entre deux et trois hauteurs d'homme. Les femelles exécutent des danses rituelles pour charmer les humains, les mâles, à l'allure plus bestiale, nous surprennent par leurs prouesses.

A la roseraie, rencontre avec les Mazalda, compagnie Les oreilles qui tournent :

C'est un orchestre à dansoir. En plus des valses musettes, Mazalda, groupe de six virtuoses fanfarons nous emmènent à la découverte de musiques traditionnelles à danser qui viennent du monde entier; il y a des chansons d'Italie, du rebetiko grec, du chaabi d'Algérie, des chôro du Brésil, des tangos de Buenos Aires, etc. dur de tenir sur place.

Derrière dans les allées, un spectacle déambulatoire, à voir et à entendre (ils émettent de drôles de bruits à partir d'un genre de cache-sexe hygiaphone !). C'est le "Projet Globule vert" de la compagnie Globule vert.

Les martiens ont débarqué leur allure étrange et leurs grognement étonnent plus qu'ils n'effraient.

Sur l'esplanade de la mairie se sont installés les Solex Tuning, de la compagnie D.U.T.

Quand le désuet vélo-solex rencontre l'excentricité du tuning.

Les fenêtres ouvertes, la musique à fond ... Steve et Chris proposent un programme tapageur : la roue de la mort, le cercle de feu, le chapeau fumant ... et un numéro de dressage de chiens de plages arrières qui bougent la tête comme dans les voitures !

Un moment de tendresse avec Les Cupidons, de la compagnie Les Goulus :

Au hasard de leurs désirs, trois irrésistibles éphèbes se promènent à la recherche de l'élu(e) de leur coeur. Véritables dieux de l'amour à la démarche de gazelle, nul doute qu'ils ont du trouver ce que finalement, nous recherchons tous.

Sur la pelouse principale quatre individus débarquent de nulle part sur le lieu d'un hypothétique rendez-vous occupé par les badauds.

 

Mimes, danseurs, il déambulent parmi nous en correspondant entre eux par l'intermédiaire de percussions.

Il s'agit de "Trace ta route, Ratatouille et Raille ta trouille", de la compagnie Frichti Concept.

Fin de la journée et ... passage obligé par nos pandorettes municipales

Voilà, c'était un petit billet billet pour rendre hommage à tous ces saltimbanques, ces amuseurs de rues, ces musiciens, ces clowns, ces acrobates, ces mimes, ces danseurs, ces inventeurs, ces intermittents du spectacle sans lesquels nos rues ne seraient que des lieux de passage.

Merci à eux.