Québec, le village Huron
Toujours au nord de Québec, à une quinzaine de km, on arrive à Wendake, le village Huron. On est ici dans une réserve, mais les rues ressemblent à n'importe quel village québécois. Cette réserve a un statut de
nation ; son drapeau représente un castor, des raquettes et un canot. Un grand chef est élu au suffrage universel et 6 autres chefs sont chargés de faire fonctionner cette société qui a son école
et sa propre police.
Pour les touristes, un village huron a été reconstitué et des explications sont obligeamment fournies aux curieux comme
nous.
Les Hurons étaient des sédentaires. Ils n'avaient donc pas de tipis et vivaient dans une bâtisse appelée "maison longue".
De chaque côté on trouvait des lits.
A l'étage on rangeait la marchandise.
Dans chaque maison, le nombre de familles était déterminé par le nombre de feux. Ici, il y avait 3 feux, y
vivaient donc 3 familles. Les feux étaient allumés jour et nuit. La société était de type matriarcal et la mère du clan était généralement la plus vieille. Ils vivaient de chasse, de pêche et de
plantations.
La jeune fille choisissait son mari dans un autre clan; il y avait une période d'essai d'un mois. L'homme offrait des cadeaux à la femme qui les conservait que l'essai soit concluant ou pas.
L'union n'était scellée que lorsqu'il y avait une descendance.
Ci-dessus un séchoir. La truite ou le saumon était deshydraté au soleil et broyé en poudre.
Le poisson pouvait également être fumé (1 à 2 heures) ainsi que la viande (3 heures) dans un fumoir en écorce de cèdre gorgé de sève. La nourriture pouvait ainsi être conservée plusieurs mois.
Les hurons avaient également des huttes de sudation dans laquelle ils se mettaient en position foetale. Auparavant, il fallait jeûner 24 ou 48 heures et l'on s'installait pour 1 heure à 1 heure et demi pour se purifier mais également à chaque prise de décision importante. les plantes brûlées étaient de la sauge, du tabac, du cèdre bleu et du foin de marécage.
Les Hurons avaient trois sortes de chamanes: les guérisseurs, les psychologues, et les plus puissants, ceux qui communiquaient avec les forces surnaturelles.
Des masques étaient fabriqués qui ne devaient pas ressembler aux humains, d'où le côté grotesque des visages. Ils étaient taillés sur l'arbre même. Si l'arbre survivait, on découpait alors le masque qui était peint en rouge ou noir, couleurs symboliques.
Le totem (mot qui signifie "bois qui parle") comportait généralement une représentation de tortue, d'ours et de renard et était surmonté d'un aigle pour servir de messager.
Les moyens de transports étaient des canots personnels en écorce de bouleau et de cèdre blanc liés avec de la racine d'épinette. les épissures étaient colmatées avec de la graisse d'ours. Il existait deux sortes de raquettes pour l'hiver, les raquettes de chasse, rondes, qui ressemblaient à des pattes d'ours et les raquettes ordinaires avec une queue. Les lanières étaient en peau d'orignal huilée à l'huile de tournesol.
C'est "l'arbre" des dirigeants hurons. Une loi de 1876, concernant tous les Indiens leur donne le droit de vendre leur production en dehors de toute taxe, mais, en contrepartie, ils ne sont pas les propriétaires de leurs lieux de vie, juste des occupants.
En 1640, les hurons étaient 25000; à la suite de guerres, d'épidémies, des invasions successives des Français puis des Anglais, et enfin des missionnaires, dix ans après ils n'étaient plus que 300 (en 1650 donc).
Enfin, pour finir, rien à voir avec les Hurons, mais c'est intéressant de le mentionner, voici un Inukshuk
C'est un homme de pierre construit par les Inuits; les bras indiquent une direction bien précise et, s'il y a des bois sur la tête, c'est qu'il y a de la nourriture stockée au pied.