Tu perds ? ...Voir...
Ça y est, c'est fait, j'ai assisté à ma première réunion tupperware.
Est-ce bien nécessaire dans une vie ? Ben ... non, pas plus qu'acheter par correspondance ou par l'intermédiaire du net. Ce qui est utile, par contre, avant d'ironiser, de critiquer ou d'encenser, c'est de gouter à l'expérience.
A cet effet, une réunion a donc été organisée chez moi. J'avais envoyé quelques invitations en précisant bien
toutefois :
".. Si la marque tupperware vous colle des boutons, si vous considérez que le kilo de plastique (de qualité, certes) est hors de prix, si vous avez décidé de boycotter les produits américains
jusqu' à la mise en place de Barak Obama, si la cuisine est pour vous quelque chose d'aussi étranger que les variations des valeurs de l'action Lehmann Brother, si votre budget est, depuis
plusieurs mois, entièrement dédié au financement des errements de notre politique économique, considérez juste ce mail comme un amical bonjour de ma part."
Je ne voulais avoir que des convaincu(e)s.
Ça s'est donc passé hier soir. L'ambiance a été bonne, tout le monde se connaissait plus ou moins et tout le monde, à part moi, était familier de l'exercice. L'ancienne "réunion tupperware" s'appelle maintenant "atelier de savoir faire".
Le déroulement est assez classique.
Il y d'abord contact entre la présentatrice, Valérie, et l'hôtesse, Lucile. On se met d'accord sur une ou deux recettes à réaliser afin de procéder aux achats nécessaires. Ils sont à la charge de
l'hôtesse, mais c'est elle qui bénéficiera des plats.
Valérie arrive 1/4 d'heure avant l'heure prévue afin de s'assurer que tout est prêt et déballe son matériel. Elle a amené ses ustensiles pour effectuer la ou les recettes et un gros sac remplis d'échantillons des produits proposés à la vente.
Les futures acheteuses (oui, à une exception près, c'est exclusivement féminin comme sport ce soir, mais ce n'est pas toujours le cas) arrivent une à une.
Présentations faites, bavardages classiques soldés, tout le monde s'installe.
Lucile a préparé quelques gâteaux, les boites à thé et le café sont prêts.
C'est au tour de Valérie d'officier devant une assemblée d'une dizaine de dames pourvues d'une petite soif d'achats et du carnet de chèques assorti. Elle présente tout d'abord les cadeaux qui seront offerts à Lucile, l'organisatrice. C'est important parce que le but du jeu n'est pas uniquement de procéder à une vente, mais également d'assurer le futur en "recrutant" des hôtesses pour d'éventuelles autres réunions. Ce système fonctionne assez bien car les produits proposés sont chers et les dames présentes vont sélectionner des achats pour cette séance certes, mais également prévoir leurs futures acquisitions lors de la prochaine réunion. Il va donc falloir programmer une ou plusieurs présentations et, pour cela, il faut que le fait d'inviter soit attractif, d'où les cadeaux. Ce sont des produits de la maison, bien entendu et la valeur de ces cadeaux sera fonction du chiffre réalisé dans la séance et de la fixation d'une date pour un prochain rendez-vous.
Le but du jeu pour Valérie va être maintenant de transformer ces petites soifs d'achats en envies de produits. C'est un métier dans lequel elle est passé maître puisqu'elle fait ça depuis quelques années. Elle distribue catalogues et bons de commande et présente les produits en commençant par les promotions pour terminer sur les "classiques" en ajoutant même quelques renseignements sur les produits futurs. Elle est grandement aidée dans sa tâche par l'assemblée elle-même. En effet, les habituées génèrent par leur discussion une publicité assez efficace puisque reposant sur leur propre expérience. On croira plus Sophie ou Véronique qui sont amies/voisines que Valérie dont c'est le gagne-pain. Quelques critiques fusent parfois sur tel ou tel produit, c'est alors à Valérie de "désamorcer", et elle s'en tire bien.
L'effet interactif dans les achats fonctionne parfaitement. Si un adepte de la décroissance était là, il s'enfuirait en hurlant. C'est incroyable le nombre d'ustensiles qui paraitraient futiles et "gadgets" en temps ordinaire et qui se révèlent là d'une absolue nécessité. La période est propice, Noël approche et les livraisons se feront à la fin de la semaine.
Pendant ce temps, la pintade aux raisins cuit lentement dans le four accompagnée du pain d'épices (sans épice) à l'anis.
Les bons de commande se remplissent tranquillement entre discussions, tasses de thés et petits gâteaux. On goute au pain d'épices à l'anis que l'on trouve délicieux et on hume la pintade qui fera les frais du prochain repas.
Valérie réceptionne chèques et commandes et récolte également une date de rendez-vous pour le début de l'année. L'après-midi se termine sur un chiffre d'affaire de près de 1000 euros ce qui se traduit pour l'hôtesse par près de 400 euros de cadeaux et pour Valérie la démonstratrice un pourcentage que je ne connais pas mais qu'elle nous indiquera peut-être dans les commentaires.
Interrogée, Valérie m'apprend que, consommatrice régulière, elle a ensuite sauté le pas comme démonstratrice pour arrondir des fins de mois, puis, le succès aidant, elle en a fait un métier à temps complet. Elle dirige même une équipe d'une dizaine de démonstratrices qui lui assurent également un pourcentage sur les ventes réalisées. Questionnée sur le nombre d'heures par semaine, je n'ai pas obtenu de réponse, mais ce jour là, elle en était à sa troisième prestation. C'est elle qui assure sa comptabilité et qui livre les produits.
Sociologiquement, c'est une occupation intéressante car les milieux pénétrés sont assez différents. Avant cet atelier, Valérie avait présenté ses produits à une assemblée de femmes portugaises. Les produits achetés varient en fonction des cuisines réalisées. Le système de vente est redoutablement efficace et Valérie m'a assuré que les retombées de "la crise" n'avaient aucun effet sur son chiffre.
Il y a trois ans, la marque s'est vue associée, dans la presse, au Groupement, une
secte officiant dans la vente directe. Les journalistes parlaient alors de «réunion Tupperware» pour désigner les techniques de vente de cette entreprise. «Ce nom de marque n'est pas
seulement utilisé pour désigner, d'une manière générale, la vente à domicile. Il décrit également tous les types de boîtes en plastique. Or celles de nos concurrents ne sont pas toujours de
qualité. Nous n'hésitons donc pas à écrire aux médias pour leur signaler les amalgames ou bien demander des rectificatifs», indique Solange Lauber-Pinet, chargée des relations presse de
Tupperware.
Sur le net vous pouvez trouver, en dehors du site de Tupperware, des forums de discussions qui peuvent aider et donner des astuces comme celui-là ou celui-ci par exemple; n'y cherchez pas
trop les critiques, à première vue ce sont des sites de convaincues.
Quelques produits se trouvent aussi sur e-bay.
Pour comparer les prix et acheter éventuellement en occasion, c'est par là.
Des bouquins de recettes chez PriceMinister.
Sur son blog, Juliette raconte sa première tupperware party à elle : drôle et informatif.
C lyne, quant elle, est un peu plus critique, mais tout aussi spirituelle et c'est vu de l'intérieur.
Je termine par les recettes :
la pintade aux raisins : 250 ml de raisin sec (ça fait
un sachet) macéré depuis la veille dans du porto (100 ml), 1 grappe de raisin frais, une pintade et un peu de cognac qu'on lui enfourne en guise de lavement. Si vous n'avez pas eu le temps de
faire macérer vos raisins secs la veille , vous pouvez procéder à l'opération un mettant raisin et porto dans un récipient (tupp. bien sûr) au micro-onde.
3/4 d'heure à 1 heure dans un four à 180°
Le pain
d'épices à l'anis :
250 grammes de farine
125 grammes de sucre de canne
1 sachet de levure
75 ml d'huile ou 75 grammes de beurre
4 grosses cuillerées à soupe de miel (100 ml)
100 ml d'eau
35 ml de pastis
30/35 minutes thermostat 6
Article écrit par claudius mon "Chum"comme on dit de l'autre
côté de l'eau.