Eugénie Cotton expose
Eugénie Cotton expose
Le Lycée Eugénie Cotton, à Montreuil, assure trois types de formation; celle qui m'intéresse dans ce billet est la filière "Arts Appliqués" (STD2A : Sciences et technologies du design et des arts appliqués).
A l'occasion des Portes Ouvertes des Ateliers d'Artistes de la ville de Montreuil, une partie des élèves de cette filière a proposé une exposition très intéressante dont le vernissage a eu lieu vendredi dernier. J'ai été y promener mon Lumix et vous propose ci-dessous un florilège de ce qui y figurait. C'est un choix d'oeuvres évidemment non exhaustif, juste motivé par mon intérêt pour la classe de mon fils (terminale arts appliqués) et par les possibilités de traduire facilement en photos le travail proposé; bien d'autres productions remarquables sont absentes de ce billet.
Chaque oeuvre est accompagnée d'un "cartel" rédigé par l'élève.
Entrons
Jacqueline
La famine
Il s'agit de dénoncer la fin dans le monde.
Pour cela j'ai choisis les lettres KFC, un emblème de la société de consommation; un lieu où l'on dépense son argent pour
acheter de la nourriture qui n'est pas saine, où l'on mange au-delà de sa faim quitte à devenir obèse.
Les lettres sont recouvertes de riz qui est la base de l'alimentation dabns les pays pauvres et qui pourrait suffire à
nourrir sainement l'humanité.
L'idée est de créer un contraste entre les pays qui meurent de faim et les pays riches où les gens s'empiffrent de
nourriture grasse qu'ils gaspillent souvent.
Serena
D'égout médical
J'ai cherché à exprimer de façon ironique le dégoût lié à la prise de médicaments en l'associant au mot "MIAM". Le mot apparaît alors comme une régurgitation sortant d'une bouche d'égout. L'inspiration provient d'une époque où j'ai moi-même du consommer une grande quantité de médicaments à cause d'une santé fragile. Les pillules sont alors devenues un rendez-vous obligatoire, prenant le rôle de la nourriture.
Océane
A vos souhaits
Quelques postillons par ci, quelques postillons par là. C'est l'arrivée de l'hiver et des rhumes. De manière dégoutante
mais en restant dans l'humour, mon projet illustre l'éternuement grâce au mot "ATCHOUM". Le dégoût est provoqué grâce à la morve et à son aspect extérieur. Celle qui nous encombre le nez et qui
dégouline toutes les deux minutes.
Le mouchoir est un matériau simple et peu commun pour un projet d'art. Le rhume arrive chaque année et à chaque personne
donc tout le monde peut se reconnaître dans mon projet.
Nez bouché, plus de mouchoir, voilà l'hiver.
Mathieu
Mr Sale
Mon projet consiste à détourner l'emblème de cette marque de produits ménagers en utilisant la poussière pour faire
ressortir le personnage de façon comique j'ai utilisé ce matériau simple pour créer Monsieur Propre.
On surprend donc Monsieur Propre en train de cacher la poussière sous le tapis.
J'ai choisi le mot "PROPRE" car cela donne un côté ironique à ma surface recouverte de poussière.
Lucile
Le radis radin
Le jeu de mot amusant de "radis-radin" m'a donné l'idée de mettre en scène des radis qui symbolisent l'argent. Au fil du
temps le radis sèche et se rétrécit à l'image de l'esprit du radin. J'ai développé cette idée en imaginant un homme égoïste, égocentrique et cupide dans sa soif d'argent. Pour cela il est
représenté sous une montagne de radis et devient lui-même un radis.
Au début du projet, les queues des radis étant fanées je les ai coupées. Mais par la suite, à mon grand étonnement, les fanes ont repoussé. Je n'ai plus de contrôle sur ce projet qui vit par ses
propres moyens.
Aurore
Di(ab)ète
J'ai choisi de faire un gâteau d'anniversaire géant aux couleurs kitch et chimiques pour que les gens réalisent l'importance de leur santé alimentaire, car en effet l'obésité et le diabète ne sont pas rares. Sur ce gâteau, symbole de gras et de sucre est donc écrit "JOYEUX DIABETE"
Audrey
Mail ouvert
O toi, grand geek, roi des geeks, être étrange, avatar de notre société numérisée et virtualisée qui es-tu
?
Comment vis-tu ? Prends-tu vraiment le temps de te laver ? Puis tes chaussettes, qu'en dire ? Avec des grands trous aux
orteils et unre propreté plus que douteuse . :-)
Que mages-tu ? Prends-tu le temps de faire toi-même les courses ? Ou au final ne préfères-tu pas qu'on te livre tes mets
préférés directement à ton appartement ? Mais as-tu connu les couleurs du marché, ou simplement les saveurs et la couleur d'une feuille de salade fraîche ?
Quel est ton univers ? Ne te lasses-tu pas de vivre au milieu de divers câbles, de cartes-mères, de claviers, de souris,
de micros ou juste de ronronnement de ton ordinateur.
Quel est ton look ? de quand datent tes dernères lunettes ? ton dernier jean ? Prends-tu soin de toi autant que tu prends
soin de ton ordinateur ?
Que penses-tu de la vie ?
Réponds moi, j'ai soif de savoir.
Un ami qui te veut du bien :-)
Cynthia
Desesperate housewives or not
Je me suis intrerrogée sur la notion de femme au foyer. Je suis partie du cliché de la ménagère parfaite, sobre et réservée qui accomplit soigneusement ses tâches quotidiennes : elle étend son linge, ici des culottes. On s'aperçoit au fur et à mesure que les culottes forlment le mot "CULOTTEE", ceci crée un effet de surprise car il y a un contraste entre cette femme sage et le sens du mot qui évoque l'audace et l'esprit d'entreprise. Les culottes n'ont rien de sexy, elles sont pratiques et confortables, sages à l'image de cette femme discrète. Le mot "culottée" crée un décalage ironique car il renvoie à une femme émancipée, qui ose, libérée, voire un peu agressive.
Note : cette oeuvre était accompagnée d'une vidéo montra cette femme étendant son linge, une vidéo comportant une chute
inattendue
Sabrina
Un garçon au féminin
Ma démarche consiste à ridiculiser le cliché de la virilité en me moquant de ses attibuts traditionnels.
J'ai choisi de travailler le mot "VIRILITE" en tatouage avec une ancre marine qui renforce le cliché de l'homme viril en
faisant une référence comique à Popeye.
Pour mon projet je me suis inspirée des oeuvres de Pierre et Gilles qui mettent en scène le genre masculin et féminin en
idéalisant les corps.
J'ai voulu mettre en valeur le personnage sur un fond à fleurs vontage qui exprime la douceur.
Catalin
Escape yourself
"Escape yourself"est une réflexion plastique qui matérialise le passage de l'emprisonnement mental ou physique à la conquête de la liberté.Qu'est-ce que la liberté ?De quoi s'échapper? Et surtout qiui s'échappe ?Le corps physique ou l'esprit ?
Prani
Les fleurs du mal
Des photos de gros plan de diverses parties du corps sont placées de manière aléatoire sur un arbre; ainsi elles
remplacent les feuilles et les fleurs de l'arbre. Toutes ces photos expriment le temps d'une histoire d'amour tragique : on aime puis on déteste au point de haïr.
Le mot "HAÏR" correspond aux fleurs de l'arbre desséché.
Qu'est-ce que "haïr ?
Le dessèchement de l'être ?
Le rapport amour/haine ?
Le processus qui mène à la haine ?
Doriane
Peau d'orange
Mon intention était de créer un décalage entre deux univers : l'univers idéalisé des mannequins dont Kate Moss, uner des
icones principales de la mode, réputées pour sa minceur (son surnom est la brindille) et celui de la réalité de toutes les femmes.
Tout le monde développe de la cellulite quel que soit son poids. J'ai donc voulu créer une rupture avec la médiatisation
du corps idéalisé à travers les mannequins.
Levissa
Free d'Hommes
Avec ironie j'ai cherché à représenter le mot "LIBERTE" en utilisant corps et chaines entremêlés. Ce contraste illustre l'esclavage. D'autant plus important à mes yeux que je suis née un 22 mai, date de l'abolition de l'esclavage en Martinique (22 mai 1848)
Aleksandra
Les liens imperceptibles
Née prématurée je m'interroge sur les liens mère/enfant et sur les sentiments des limites corporelles.
Peut-on voir le lien fusionnel du moment de la naissance qui a été tant attendu même si il a été parfois source
d'inquiétude ?
Quels sont les sentiments de deux êtres vivants habitant le même corps puis soudain ... l'indépendance absolue de chaque
être.
Cette relation évoluera-t-elle ou disparaitra-t-elle ?
Cinthia
Le châtiment
"Je n'aurais pas dû choisir cette idée pour mon projet" était tout d'abord fondé sur le thème de l'enfance. J'ai décidé
de développer l'idée de la punition qui nous ramène sur les bancs de l'école. Le mur qui me servira de support a été choisi pour montrer l'ampleur que peut avoir ce châtiment ici accompli
publiquement.
Le changement d'échelle permet d'accentuer le caractère mécanique de la répétition indéfinie d'une seule et même phrase.
Ainsi le travail devient de plus en plus pénible.
Le texte même de la punition crée une "autoréférence" qui transforme la performance en une nouvelle
punition.
Et pourtant, le fait de faire de la punition du passé une performance retourne la sanction en acte volontaire. C'est donc
l'appropriation d'un évènement traumatisant de l'enfance à travers un geste ironique.
Mais ... je souffre et j'aime ça !
et enfin, les deux projets d'Alexandre
Fashion Vanity
Le but de mon projet est de sublimer une image qui inspire à première vue de l'horreur, celle d'un crâne. Je l'ai rendu
séduisant et touchant à l'aide de pétales de différentes couleurs.
La couleur rouge évoque le sang et la vie, contrairement au crâne, symbole de la mort. Les pétales artificiels restent
les mêmes contrairement à de vrais pétales qui se seraient fanés. Le crâne est souriant alors que dans ce sourire est inscrit ironiquement le mot "HORREUR". Ainsi ce crâne n'inspirera plus de
l'horreur, mais une vision d'amour fou et de passion.
Mon projet est donc devenu une vanité qui entremêle les thèmes de la mort et de l'amour
Art-ificiel
Ce projet a pour but de mélanger deux thèmes qui s'opposent : le naturel et l'artificiel.
Les tubes d'essais avec des liquides de couleurs différentes et fluorescentes expriment l'univers scientifique. Ces
liquides sont-ils des poisons ? sont-ils des engrais ? sont-ils les résultats d'une expérience mêlant plusieurs formules chimiques et complexes ? Ces éléments contrastent avec les tiges et les
feuilles qui sortent des tubes. Ces dernières se réfèrent au côté naturel du projet. Pourtant ces branches ne sont-elles pas le résultat des expériences réalisées dans les tubes ?
Bravo à tous ces apprentis artistes, ces créateurs en herbe, puissent-ils intervenir positivement dans un avenir qu'on entrevoit parfois uniforme et triste et manquant cruellement de ce qui permet de l'appréhender avec enthousiasme : l'humour.
Merci aux instigatrices de cette exposition, les professeurs d'arts appliqués d'Eugénie Cotton et spécialement Claire Loupiac, Claire Courdavault et Aude Louzé. Merci également à Madame Stervinou qui a participé à l'élaboration de certains cartels en aidant les élèves à traduire dans un français acceptable ce qui pouvait parfois être confus dans un cerveau d'adolescent.
Pour terminer, je voudrais vous encourager à vous promener sur le site des artistes invités lors de cette manifestation :