Mauritius 2
Statuts facebookiens de la période
Pourvu du Samsung de Lucile et d'une connexion Wi-Fi obligeamment fournie par notre propriétaire, j'ai envoyé quotidiennement, via facebook, en statut, un petit mot décrivant notre journée, ceci en guise de carte non postale.
Revoici ces statuts illustrés.
31 juillet :
De l'autre côté de l'Afrique, chez
Maurice, 22 degrés avec alternance de tempête de soleil et de pluie bienfaisante.
1er août:
Soleil et gros rouleaux sur la plage,
avec des montées d'eau surprenantes ... donc marrantes. Population très sympathique. Je confirme que la papaye ne se ramasse pas avec une foufourche mais peut éventuellement vous tomber sur la
gueugueule.
2 août :
Visite à la capitale. Trajet bus
folklorique. Marché de Port-Louis coloré et odorant. Mais ici, les couleurs ont des odeurs, c'est donc la fête des gars de la narine.
3 août :
La famille a passé une belle journée avec Sam. Curepipe, la fabrique de vêtements où les roupies s'évaporent rapidement, la fabrique
de thés à Bois-Joli, le lac du dieu Shiva, Chamarel et ses terres de couleurs, les gorges de la rivière noire et le retour via la côte sous le coucher du soleil mauricien et Tamarin.
4 août :
La famille a fait la connaissance de Popo, pourvoyeur en cuisine à domicile. Les rouleaux étant allés rouler ailleurs, journée plage et trempettes dans l'océan transparent jusqu'au coucher du soleil.
5 août :
La famille, après un pantagruélique petit déjeuner mauricien amené ce matin par Popo, a passé la journée à
Quatre Bornes où avait lieu le marché aux textiles, un immense souk en pleine ville. Trajet Flic-en-flac/Quatre Bornes en bus au son tonitruant de Radio +, radio locale franco créole, une
ambiance du feu de dieu !
6 août :
La famille a constaté que le 1er geste de Cavitia lorsqu'elle arrive le matin, avant de vaquer à ses
occupations ménagères, est de nettoyer un petit autel situé dans la cour, d'y mettre des fleurs fraiches et de ranimer la flamme de la lampe à huile; c'est sensé apporter quiétude et bonheur à la
résidence et à ses occupants. Pour l'instant, ça marche.
7 août :
La famille a passé la journée à l'île aux cerfs : un super voyage en bateau, une belle cascade, des criques
isolées où l'on peut nager en solitaire, un paysage de rêve, un barbecue partagé avec des sud-africains très sympathiques, un retour en van avec un chauffeur limite casse-cou, mais pas un seul
cerf !
8 août :
18h, dans une petite demi-heure, brutalement, la nuit va tomber. Avec le départ du jour arrive le moustique mauricien; il est plus petit, mais aussi tenace et assoiffé
que son collègue européen. Plus sympa, le lézard qui s'est invité au petit déj' de mon fils ce matin; il avait squatté la boîte de céréales, il a immédiatement été
reconduit à la frontière du jardin, sans violence, mais avec fermeté.
9 août :
La famille a parcouru le fantastique jardin de Pamplemousses, de quoi nourrir largement la série "arbres", mais pas un seul
pamplemousse, par contre, il y avait des cerfs (!?!)(cf le statut d'il y a deux jours).
10 août :
Claudius a découvert le Kenzi Bar, tenu par un lorientais . Notre soirée du vendredi, la dernière, est
assurée, proprio sympa, zike de dingue, gros assortiment de boissons, une soirée d'adieu à Mauritius comme le mérite l'évènement.
11 août :
La famille, partie à la chasse aux épices, est revenue avec, dans sa besace : du nuoc mam, de l'oyster
sauce, de la soy sauce, de la vanille, des noix de muscade, du piment séché, de l'aji-no-moto, de la cannelle, du "5 épices" chinois, de safran, du colorant alimentaire orange, du poivre des
Indes, des épices pour Briyani, de la poudre de curry normale et de la poudre de curry pimentée, du tandoori, du vindaye poisson, de la poudre de
cange.
12 août :
La famille a passé un sympathique après-midi avec les travailleurs de la plage qui sont venus souhaiter en sa compagnie l'anniversaire de Lucile. Un super moment plein de gentillesse et
de rigolade, où l'on a partagé le gâteau offert par Vilasha, la loueuse de parasols.
13 août :
La famille a bien l'intention de fêter cette dernière journée, avec les amis sur la plage d'abord et au
Kenzi bar ce soir.
15 août :
La famille est de retour avec plein d'images et de choses à raconter,
une bonne semaine de boulot en perspective.
L'île aux cerfs
Cette île est à 15 minutes du village de Trou d'Eau Douce. On y va en bateau (trois sortes, le bateau rapide, le catamaran ou une reproduction un peu ridicule, il
faut bien le dire, de bateau pirate) à travers la mangrove. C'est une terre sans voiture qui doit son succès à la beauté de son lagon. Les plages sont superbes pourvu qu'on évite le gros des
touristes. C'est l'excursion la plus courue de Maurice. Il ne faut pas compter nager dans le lagon, très fréquenté et envahi par les bananes gonflables, les parachutes ascensionnels et autres
engins à moteur; j'ai convaincu la famille de marcher un peu sur le sentier et au bout de quelques centaines de mètres nous avons découvert une petite crique isolée dont nous avons, tous les
trois, amplement profité.
La journée s'est poursuivie par un barbecue très sympathique partagé avec un couple de jeunes français et un quintette de jeunes sud africains drôles et attachants. Au menu : rhum arrangé, un peu
de verdure, 2 pilons de poulet, un immense steak de daurade cuit à la perfection et fondant dans la bouche et des bananes flambées, le tout arrosé par la bière locale et terminé par un petit
verre de rhum. Une journée à 3000 roupies (75 euros) pour trois comprenant la traversée de l'île dans un van, la traversée en bateau rapide avec les facéties de notre pilote, la visite d'une
cascade assez impressionnante visible uniquement de l'océan, le barbecue et le retour.
Les temples
Parmi toutes les religions pratiquées à Maurice (doit y avoir foule à la rambarde des dieux au dessus de l'île), la plus représentée est l'hindouisme. Et les temples les plus colorés, offrant une profusion de sculptures, de fresques et de bas-reliefs rehaussés de dorures sont les temples tamouls dont le plus important est dans les environs de Port-Louis, mais on en trouve partout dans l'île, même parfois au détour d'une rue, coincé entre une échoppe et une station service.
Vous trouverez également dans ce billet des photos du Lac du dieu Shiva dont le nom officiel est Grand Bassin mais que les hindous appellent Pari Talao (lac des nymphes ou Ganga Talao (lac Gange). Une légende dit que Shiva secoua sa chevelure et qu'une goutte vint se déposer ici. Revenu d'un séjour en Inde, sir Seewoosagur Ramgoolam, père de l'indépendance mauricienne, versa deux vasques d'eau du Gange dans ce lac sacré. Pour la fête de Shiva, des milliers de fidèles viennent de toute l'île, souvent à pieds, pour se recueillir sur les rives. Les pèlerins viennent y prier Ganesh, Shiva, Durga ... et le soir venu, lorsque l'endroit est désert, les singes mangent les fruits des offrandes.
(prenez le temps de cliquer sur les photos pour les agrandir)
Tout d'abord le petit temple, à Flic en Flac, devant lequel nous passions tous les jours, soit pour aller en ville faire des courses ou prendre le bus, soit pour aller sur la plage.
Pari Talao
Cette impressionnante statue qui nous accueille est celle de Shiva; elle a été réalisée en béton et peinte, ce qui donne l'illusion du bronze
Financée par la Cie des Télécoms de Maurice, elle paye son tribut en acceptant , du haut de sa fourche, de servir d'émetteur.
Peut-être une manière d'établir également la communication avec un monde inconnu.
Pendant que nous visitions, un couple est venu faire bénir sa camionnette toute neuve; il s'agissait, après les prières, de rouler sur un fruit pour l'écraser, sans doute pour assurer une prospérité; petit problème, la jeune femme n'avait visiblement jamais tenu un volant de sa vie. La cérémonie a été assez longue et ponctuée de fou-rires de la part des participants et du seul spectateur que j'étais
Le thé
Des champs de plantations de thé à perte de vue, de la région de Curepipe aux plages du sud, décorent magistralement le sol fertile de Bois-Chéri, jusqu'au bord d'une paisible route de campagne esseulée et éloignée de l'agitation grandissante d'un monde mauricien en totale ébullition.
L'endroit flanqué de magie herbacée à respirer à pleins poumons s'élève à plus de 500 mètres d'altitude et au beau milieu de paysages grandioses à vous couper le souffle entre pentes douces morcelées et petites collines doucettement dégradées.
Dès 1892, le thé de l'Île Maurice commence son extraordinaire chemin aux mille vertus pour la santé de tous dans sa nouvelle demeure cossue de Bois-Chéri.
Cette production s'implante dès lors au gré des senteurs autour des grandes plantations ainsi que de l'usine de Bois-Chéri, après avoir été cultivée auparavant au cœur du Jardin botanique de Pamplemousses de Port-Louis.
Thé vert, thé noir, thé aromatisé, toutes les déclinaisons aromatiques sont représentées çà et là dans cette véritable invitation odorante, propice à une petite pause thé salutaire et reposante dans un lieu ventilé par une fraîcheur agréable.
Le jardin de Pamplemousses
C'est, de ce que j'ai vu, le plus bel endroit de l'île, celui qui m'a le plus marqué. C'est un jardin botanique situé dans le village de Pamplemousses. Il s'organise sur 26 ha et propose des merveilles: 600
espèces de plantes parmi lesquelles 80 variétés de palmiers et 40 essences "nobles" comme l'ébénier, l'acajou et le teck. On y trouve également le très photographié bassin aux nénuphars, un parc
à tortues avec de très vieux spécimens importés des Seychelles pour assurer la protection de l'espèce qui voisinent avec quelques copines originaires de Madagascar, un parc aux cerfs avec des
cerfs de Java introduits en 1639 par les Hollandais, l'avenue Poivre bordées de hauts et superbes palmiers royaux, originaires de Cuba, et le bassin des lotus tout aussi spectaculaire que celui
des nénuphars.
Voici donc, dans le désordre, certains spécimens de ce jardin extraordinaires. Vous allez voir des philodendrons qui s'accrochent aux troncs des palmiers sans pour autant leur être nuisible, des
paliers Talipots, originaires du sud de l'Inde et de Ceylan qui ne fleurissent que tous les 60 ans en offrant des centaines de milliers de fleurs puis meurent juste après, le palmier du voyageur
dont chacune des branches déployées en éventail peut contenir jusqu'à un litre d'eau, des arbres aux épices : gingembres, muscade,
poivre, clous de girofle, camphre, eucalyptus, cannelle, etc. on marche sur un tapis d'épices., des bosquets de bambous géants, etc.
(prenez le temps de cliquer sur les photos pour les agrandir)
Dernier billet de la série
Pour réussir un séjour, la bonne volonté ou le temps qu'il fait ne suffisent pas. Il faut la coordination d'un tas de facteurs, d'éléments pas faciles à prévoir au départ ou durant le séjour et dont nous ne sommes pas toujours maîtres : le bon choix de l'endroit et/ou de la période, les conditions de logement, la nourriture, les différents services qui vous rendent votre quinzaine agréable, etc.
Il se trouve, pour notre part, que des gens ont assuré, chacun dans leur partie, l'excellence de ces vacances. Je voudrais terminer cette série de billets par des remerciements qu'ils méritent amplement.
Tout d'abord, Marie-Line et Michel qui nous ont convaincu de choisir cette destination et de passer ces deux semaines dans cette île à cette époque où la grosse chaleur pénible est absente et où l'on peut tout de même se baigner. Ils nous ont même indiqué l'endroit où aller et où, pour le prix d'une semaine dans un camping 4 étoiles en France, nous avons bénéficié de conditions de logement parfaites.
Voici notre logeur : Monsieur Moorghen
L'ensemble s'appelle Villa Gerbera et nous y avons occupé un duplex (salon, salle à manger, cuisine équipée, toilettes au rez-de-chaussée et salon avec balcon, deux chambres et une grande salle de bains à l'étage).
Un grand merci à Kavita qui a tout fait pour rendre notre séjour agréable, la voici :
Il y a eu également Popo, qui cuisine divinement, il officie parfois pour le palace du coin, La Pagode, mais prépare également et amène à domicile de délicieux et copieux repas et d'énormes petits déjeuners, le voilà avec une de ses prestations
Il y a eu Sameer, notre chauffeur, trois voitures différentes, toutes avec la jauge au mini (il est juste tombé en panne le jour où il nous a reconduit à l'aéroport, à 100 mètres de sa station préférée); il nous assuré le trajet aéroport/Flic en Flac et nos deux excursions principales, la journée pour le sud de l'île et la journée pour le nord.
Le voici avec la voiture n°3 ... et avec la patronne
Le premier jour sur la plage, nous avons été accueilli par Kevin qui nous a fourgué deux colliers pour à peu près deux fois le prix (il avait commencé à 3 fois le prix) où nous les aurions trouvé dans un bazar de la capitale; mais en payant nos colliers, nous l'avons remercié de sa marchandise, bien sûr, mais également de sa bonne humeur et de son bagout. Tous nos jours de plage il est venu nous dire un petit bonjour, discuter un peu avec nous et sa soeur a offert à Lucile, pour son anniversaire, un bracelet en petites pierres noires. Voici celui qui s'est défini lui-même comme un "voleur honnête" et qui animait la plage tous les jours
Et pour finir, celle qui nous a assuré, qu'il y ait foule ou non, trois chaises longues et un parasol pour nos journées "plage"; les prix qui avaient commencé à
300 roupies, sont descendus à 250 dès le second jour, puis à 200 pour finir par une location gratuite. Elle aussi est très souvent venue discuter avec nous avec son langage mélange de créole et
de français
28 ans, deux petits enfants, toujours souriante voici Vilasha
A ces gens il faut ajouter le petit peuple de la plage, le loueur de bateau, le marchand de poissons, le placeur d'excursions, le vendeur de mines (pâtes chinoises sautées), de kebab , celui qui nous désaltérait avec ses ananas et ses noix de coco et tous les habitués, et puis vous. Oui, à vous qui avez eu la gentillesse de venir entonner avec moi ce "chant du départ" lors de ce mémorable week-end de la fin octobre 2009 et qui avez généreusement arrosé l'arbre à voeux, je suis également redevable du plaisir que j'ai pris à faire ce voyage.
On distinguait les Mauriciens des touristes à ce qu'ils disaient toujours bonjour ou nous faisaient un petit signe chaque fois que nous nous croisions.
Merci à cette île et à tous ses habitants d'être ce qu'ils sont.