Mauritius 1
Lorsqu'on se remémore ce qui a pu se passer ou ce qu'on a vu pendant un séjour à l'île Maurice, le premier mot qui vient à l'esprit, c'est le mot mélange. Mélange des populations, mélange des langues, mélange des religions, mélange des couleurs, mélange des odeurs, cette petite île est riche de tous les peuples venus d'Europe, d'Afrique et d'Asie. Cette île sort peu à peu de la monoculture de la canne à sucre pour s'ouvrir vers l'avenir avec, ça paraît malheureusement inévitable le défaut d'une ouverture brutale au tourisme qui, comme partout, apporte sa prospérité mais aussi ses nuisances lorsqu'il est peu maitrisé au départ. Maurice c'est 350 km de plages, mais c'est également un pays derrière la plage.
Dans les années 1970, Maurice a misé sur le textile pour ne plus dépendre uniquement de la canne à sucre. Aujourd'hui, c'est le tourisme qui constitue sa principale ressource (1,1 milliard d'euros par an, contre environ 800 millions pour le sucre et le textile.
Maurice est également l'eldorado des centres d'appels. Ceux-ci sont devenus l'une des nouvelles activités de l'île. Les entrepreneurs français vantent le bilinguisme (anglais français) et la qualification des jeunes Mauriciens, mais aussi leur capacité à rester aimables malgré les engueulades des clients. Pour 300 euros mensuels (sans les primes) et 45 heures hebdomadaires de travail, ils sont présents au téléphone de 13 heures à 23 heures à cause du décalage horaire. Avec 11000 emplois, l'externalisation des services (clientèle, ressources humaines, assistance informatique) est le secteur qui progresse le plus vite à Maurice.
Nous avons passé deux semaines dans cet endroit dont il faut bien dire qu'avec certains de ses paysages, il
donne une idée de ce que doit être le paradis. Durant ce séjour hivernal (chez eux), la température a oscillé entre 22 et 28 degrés, le vent est parfois venu caresser l'océan et lui donner un peu
de vie et quelques gouttes d'eau ont deux ou trois fois humecté la peau.
Nous étions basés à Flic en Flac, mais nous avons sillonné la moitié ouest de l'île du nord (Cap Malheureux) au sud (Chamarel) en passant par le plateau central (Curepipe) et en visitant aussi
bien les villes : Curepipe, Port-Louis, Quatre Bornes, Grande Baie, que les
grandes plages de la partie ouest et en nous extasiant devant les merveilles que sont le jardin de
Pamplemousses, l'ile aux Cerfs (notre seule incursion à l'est), les gorges de la Rivière Noire, le lac du dieu Shiva, les terres colorées de
Chamarel, les marchés aux épices de Port-Louis et de Quatre Bornes ainsi que le marché aux textiles de Quatre Bornes. Les trajets ont généralement été effectués en bus ou en taxi lorsque les
destinations étaient plus éloignées des lignes traditionnelles. La gentillesse et la générosité des Mauriciens est étonnante lorsqu'on vient d'Europe et cela augmente encore le plaisir de visiter
ce pays.
Il nous a manqué encore une bonne semaine pour faire connaissance avec la partie est de l'île.
Et maintenant, pour raviver les souvenirs de certains et faire un peu saliver les autres, place aux photos.
Un pot-pourri de terres et de verdure traversés pendant notre séjour.
Les arbres de la plage sont des filaos; leur nom exact est casuarina, filao étant le nom portugais.On le trouve le long de toutes les plages où il sert à fixer le sable et à ombrager le pique-nique familial et dominical des Mauriciens.
dans la propriété d'un nostalgique
C'est l'un des charmes tenaces de Maurice. Cette île minuscule a accueilli toutes les couleurs de la Terre. Sur les marchés de Port-Louis ou de Quatre Bornes, ou dans les rues des villes, le voyage commence par cette mosaïque de visages et de peaux ou par la cuisine qui mélange rougail créole, curry indien et nouilles chinoises. Cependant, si l'on se renseigne un peu, cette image idyllique a des nuances. Au quotidien, les diverses communautés vivent dans une coexistence très policée. Le temps a métissé les traits, mais les mariages mixtes demeurent plus rares qu'à la Réunion et les particularismes ethniques, culturels ou religieux ont la vie dure.
Trou aux Biches, Blue Bay, Flic en Flac, la renommée des plages qui longent la côte mauricienne n'est plus à
faire. Depuis les années 1970, l'économie du pays est devenue étroitement dépendante du tourisme. Les grands complexes hôteliers ont fleuri un peu partout, vivant souvent en vase clos, à bonne
distance des villages. Le gouvernement mauricien rêve d'atteindre les deux millions de visiteurs dans une dizaine d'années. Ce ne sera pas sans conséquence sur la qualité de l'eau et la survie de
la barrière de corail.
A Flic en Flac, ou nous logions (location d'appartement, ce qui ne nous a pas coupé de la vie locale), nous allions tous les deux jours à la plage et je commençais toujours cette journée par un
"safari plage"de près de deux heures, une balade plante des pieds dans l'océan Indien, nez au vent et appareil photo prêt à emmagasiner.
La barrière de corail, située à quelques dizaines de mètres de la plage, est la première à subir les assauts de l'océan. Le spectacle est magnifique, mais désastreux pour le corail et pour la faune qui s'y abrite. Sur la plage, on voit souvent des débris ramenés par les vagues finissantes. Autre conséquence, le poisson pierre, un des plus venimeux à cause de ses nageoires aux épines empoisonnées se rapproche dangereusement de la côte.
Essentiellement Port-Louis, Quatre Bornes, Flic en Flac et quelques villages traversés lors de nos vagabondages
et excursions.
un bien bel échafaudage qui justifierait presque la pancarte ci-dessous
Des odeurs, de la couleur, de la vie, du beau, du moins beau, de l'étrange, de l'inconnu, des petites arnaques,
de bonnes affaires, ça fourmille, ça discute, on s'en met plein les yeux et plein les narines.
Ci-dessous des extraits de celui de Port-Louis et des deux de Quatre Bornes: épices et textiles. Si vous distinguez des prix, pour obtenir la
valeur en euros, vous divisez le chiffre indiqué en roupies par 40.
Au marché, comme dans la rue, comme sur les plages, comme au bord des routes, vous pouvez manger pour 2, 4 ou 5 euros. Pour que vous rendiez mieux compte, je suis monté sur une balustrade.
Le marché au poisson est séparé de la partie "légumes" et se trouve dans une pièce à part
mais vous pouvez aussi acheter poissons ou camarons sur la plage où les pêcheurs viennent proposer leur pêche
du jour aux baigneurs
Mais revenons au marché, la viande, elle aussi occupe un endroit à part, les vendeurs sont rares, et ont peu à offrir
et voilà, un joli bouquet de gerbera pour faire la transition...
... et passer ainsi à Quatre Bornes où tous les jeudis et les dimanches a lieu le marché aux textiles avec ses
CalvEn Klein et ses tee-shirt Armani à 100 roupies (2€50)